Histoire de l'EMIA
SOMMAIRE de la PARTIE
1. La Génèse 1873-1942
1.1 Saumur
1.2 Les Ecoles d'Artillerie
1.3 Les Ecoles du Génie
1.4 Avord et Saint-Maixent, les Ecoles d'Infanterie
2. 1942-1944 L'Ecole de Cherchell
2.1 L'Ecole de Cherchell
2.2 L'Ecole de Tong
3. L'Après Guerre
1. La Génèse 1873-1942
Avant que la défaite de la France face à la Prusse ne remette
en question la formation des cadres, les postes d'officiers étaient pourvus sous
le schéma suivant: 2/3 des Sous-lieutenants sont issus de Saint-Cyr, le tiers
restant de Sous-Officiers nommés "sur place" dans les corps de troupes.
Il n'est donc pas question de "formation" à proprement parler des
Officiers semi-direct.
1.1 Saumur
Dès 1873, c'est à Saumur que sont formés les promotions de cavaliers. Cette
école se donne pour but de "donner à un certain nombre de Sous-officiers
aspirant à l'épaulette la somme de connaissances que tout officier de cavalerie
doit posséder".
La durée de la formation est fixée à un an et les élèves y sont recrutés
parmi les jeunes Sous-officiers afin qu'ils puissent, à leur sortie d'école,
rivaliser avec les Saint-Cyriens.
De 1874 à 1914 cette école formera quelque 2700 officiers de cavalerie.
La cavalerie française en 1914 s'impose à son adversaire allemand par son
mordant et la qualité incomparable de son encadrement. La stabilisation des
fronts et la guerre des tranchées font mettre pied à terre à la cavalerie dont
les officiers vont combler les vides laissées par les pertes dans les autres
armes. De nombreux officiers rejoignent aussi deux armes nouvelles, l'aviation
de reconnaissance( puis de chasse et de bombardement) et les unités de chars.
L'Ecole est reconstituée en 1919 mais ne s'oriente que timidement vers la
motorisation. Elle se reorganise en 1928 où elle accueille la formation des
Officiers du Train en plus de siens.
Du 19 au 21 juin 1940, elle participe en tant que telle à la défense de la
Loire, épaulée par les camarades venus de Saint-MAixent et de Fontainebleau, se
sacrifiant pour stopper l'avancée allemande.
L'école rouvre ses portes à Tarbes en septembre 1940 et sera dissoute en
1942 devant l'invasion de la zone libre. Ses personnels rejoignent l'Afrique du
Nord.
1.2 Les Ecoles d'Artillerie
En 1874 chaque corps d'armée a sa propre école d'artillerie. Celles-ci
assurent entre autre le "développement des connaissances scientifiques et
techniques des officiers de l'arme, ainsi que celle des sous-officiers qui
paraissent capables de parvenir au grade d'officier".
En temps de paix, les écoles ont la charge du matériel de mobilisation du
corps d'armée et des écoles à feux. En temps de guerre, elles se mobilisent et
une partie reste au siège pendant que l'autre constitue le parc d'artillerie du
corps d'armée qui livre, répare et entretient le matériel roulant de toutes les
armes.
1884 (10 janvier): création par décret de l'Ecole militaire d'artillerie et
du génie de Versailles. Admission par voie de concours pour les sous-officiers
ayant deux ans de grade au 31 décembre. Un jury d'examen, présidé par un général
établit un classement de sortie. Les candidats reçus sont promus Sous-lieutenant
et dirigés sur Fontainebleau pour y achever leur formation d'officier
d'artillerie, les autres reviennent dans leur corps de troupe pourvus du grade
qu'ils avaient avant leur entrée à l'école.
1903, dissolution de quatre de ces écoles qui deviennent des dépôts de
matériels d'artillerie.
1912, l'école devient trop petite pour assurer la formation du génie et de
l'artillerie.Les artilleurs partent pour Fontainebleau. Elle y reste jusqu'en
1922 date à laquelle elle devient aussi trop petite. La formation des officiers
d'active et de réserve est amors déplacée vers l'école de Poitiers. Le 21
juin1940, ordre est donné à l'école de rejoindre Castres. Le 8 août 1940,
l'école est recrée à Nimes où elle subsiste jusqu'en novembre 1942.
1.3 Les Ecoles du Génie
La perte de la Lorraine en 1871 transfère l'école du génie de Metz à
Fontainebleau où les artilleurs font 10 mois avant de rejoindre leur corps de
troupe. L'école du génie, ayant besoin d'espace, se déplace pour gagner
Versailles en 1912. Pourquoi ce choix? Parce que deux régiments de l'arme y
tiennent garnison et que la proximité de Paris assure les ressources
scientifiques et techniques.
La première guerre mondiale met en lumière la grande qualité des officiers
du génie et des cadres fournis par l'Ecole de Versailles qui reçoit son drapeau
le 5 mars 1927 décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre 14-18.
Parallèlement, l'école de Versailles nourrit en son sein une spécialté qui
ne s'émancipera qu'en 1942, la spécialité "transmissions".
En 1940, l'école est repliée en Avignon et le Rhône remplace le petit canal
pour les exercices de pontage jusqu'en 1942, date à laquelle elle ferme ses
portes devant l'avancée allemande.
1.4 Avord et Saint-Maixent, les Ecoles
d'Infanterie
Dès 1873 les sous-officiers pouvant prétendre à l'épaulette sont regroupés
au camp d'Avord, à 20 km de Bourges. Ils y sont admis sur proposition de leur
chef de corps. Ce centre régional devient national avant de fermer ses portes en
1879.
L'idée est lancée et en 1881 naît l'Ecole Militaire d'Infanterie (E.M.I) de
Saint-Maixent. Admission des sous-officiers par voie de concours et sur
proposition du candidat par le chef de corps. Le nombre d'admis, fixé d'après
les besoins de l'année suivante permettra l'accession rapide au grade de
sous-lieutenant, le classemenent de sortie conditionnant la prise de rang et le
choix de l'affectation. Ces principes seront inchangés jusqu'en 1939.
La première promotion arrive à Saint-Maixent le 20 avril 1881, elle compte
375 élèves. Elle y reste un an durant lequel elle suit une instruction générale
mais surtout une instruction militaire rigoureuse pousée à la perfection qui
rendra l'école célèbre pour la qualité de son instruction et les résultats
stupéfiants qui feront le renom des "Maixentais.L'école peu à peu attire
les candidats au niveau de plus en plus élevé ce qui favorise l'émulation entre
les élèves et concours à la qualité des cadres qui en sont issus.
Le 1er août 1914, la promotion "Revanche" applaudit en amphi la
lecture de l'ordre de mobilisation générale et rejoint dès le lendamin ses
affectations de guerre après 5 mois d'instruction.
2621 Maixentais (du Sous-lieutenant au Général) tombent à l'ennemi durant la
Grande Guerre, fidèles à leur devise:
" Le Travail pour Loi, l'Honneur comme Guide".
L'E.M.I renaît le 2 novembre 1919. Elle devient en 1925 l'Ecole Militaire
d'Infanterie et des chars de Combat (E.M.I.C.C.) et voit sa scolarité portée à
deux ans. Désormais des liens étroits se nouent entre anciens et cadets, unis
par des rapports fraternels qui subsistent aujourd'hui encore à l'EMIA.
Le 3 Septembre 1939 après 3 mois de formation, la promotion "Maginot"
rejoint ses corps d'affectation et l'école se replie à Aix en Provence où elle
ferme ses portes en novembre 1942. Plus de 500 anciens predront la vie durant la
Seconde Guerre Mondiale.
2. 1942-1944 l'Ecole de Cherchell
2.1 l'Ecole de Cherchell
A Cherchell, en 1942, sont regroupés pour la première fois Saint-Cyriens et
semi-direct, au sein de l'Ecole Militaire Interarmes où chacun reçoit une
formation de base aux techniques de l'infanterie avant de se spécialiser dans
l'arme de son choix. 777 anciens de Cherchell dont 316 issus du corps de troupe
tomberont à l'ennemi.
2.2 l'Ecole de Tong
Moins connue, l'Ecole Militaire Interarmes de Tong, située à 40 km d'Hanoï,
est ouverte par le haut commandement français en Indochine mis devant la
nécessité de poursuivre la formation des cadres sur le modèle des écoles de
métropole. Cette école forme 109 élèves officiers de 1942 à 1945, date à
laquelle l'attaque japonaise met fin à l'école. Les élèves se battent avec
courage dans un combat sans espoir; 23 sont tués.
3. l'Après Guerre
Juillet 1945, l'EMIA rejoint Coëtquidan et prend le nom en 1947 d'Ecole
Spéciale Militaire Interarmes. Elle amalgame des Saint-Cyriens et des
semis-direct, les premiers devant faire un stage en corps de troupe avant de
rejoindre l'ecole. Cette formule demeure jusqu'en 1951.
En 1951, l'école est scindée en deux: l'ESMIA est alors constituée de trois
bataillons dont un de semi-direct.
En 1961, la scission entre les deux écoles est consumée avec la création de
l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (E.S.M) et de l'Ecole Militaire
Interarme (E.M.I.A); Cette dernière reprend la devise de l'EMICC de
Saint-Maixent:
Le Travail pour Loi, l'Honneur comme Guide
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